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Festival Ânûû-Rû Âboro 2014

Festival 2014

La 8ᶱ édition du festival international du cinéma des peuples, piloté par l’association Ânûû-rû Âboro, du 17 octobre au 25 octobre 2014 à Poindimié.

Éditos

Paul Néaoutyine
Président de la Province Nord

Le festival Ânûû-rû Âboro est désormais un événement culturel incontournable non seulement dans le nord mais à l’échelle du Pays tout entier. Au-delà de nos récifs, il jouit d’une notoriété grandissante en raison de la qualité de sa sélection internationale. Je remercie l’équipe du festival du travail fourni. Depuis plusieurs décennies, l’image n’a cessé d’envahir l’espace médiatique au point d’écraser toute réelle information par la mise en scène d’un spectacle permanent, changeant, amnésique. Ânûû-rû Âboro, à l’inverse, invite à la mémoire, à la réflexion sur le monde qui nous entoure, ses soubresauts, ses chaos, ses failles. Filmer à taille humaine, c’est donner à voir et à entendre l’homme dans sa vérité profonde, tel qu’il se façonne dans ses luttes pour un monde meilleur, dans l’adversité souvent. Le combat des peuples pour la dignité, même s’il s’ancre dans des particularités nationales ou ethniques, n’a pas de frontière ni de couleur de peau : la ressemblance l’emporte sur la différence. C’est une leçon pour nous qui aspirons à construire un pays pleinement souverain, indépendant, avec tous ceux qui dans notre pays, au-delà de leurs différences culturelles et de leurs origines, veulent s’autogérer, prendre leurs propres affaires en main et bâtir un avenir apaisé à nos enfants.

René Boutin
Directeur artistique du festival Ânûû-rû Âboro

Savant mélange d’invention et de découverte au service du cinéma et de la connaissance, le documentaire est essentiel à l’expérience cinématographique, autant qu’à l’analyse et à la compréhension du monde.
Nous avons tous conscience que dans nos sociétés médiatiques et télévisuelles, l’image est hypnotique mais que paradoxalement, elle sert plus souvent à divertir, à cacher et à produire de l’archive. Dans le même temps, de par sa volonté de témoigner et de rendre visible, le documentaire aspire à montrer autrement, à ne plus camoufler. Par ses potentialités artistiques de révéler, d’inventer, ou d’explorer dans le domaine de l’image et du son, il serait plutôt en quête de sens, afin de produire, de préférence, du patrimoine. On trouve là, dans ces problématiques, les ingrédients indispensables au spectateur pour réagir, imaginer et construire, et en grande partie, les raisons qui nous animent.
Nous avons pour notre programmation, la chance de travailler sereinement, loin des pouvoirs, des rivalités et des intérêts économiques, tellement préjudiciables au public, aux réalisateurs et aux oeuvres.
Nous ne sommes pas non plus dans la course des premières mondiales, qui prive le spectateur de nombre de films de qualité. Alors nous pouvons nous enorgueillir d’avoir toute liberté dans nos choix et de pouvoir vous offrir ce qui semble répondre à nos interrogations et nos désirs.
Pour cette 8ème édition, une place légitime est donnée aux formes classiques, mais nous n’avons pas voulu marginaliser les films qui repoussent les limites du documentaire et de la narration cinématographique.
Nous avons bien sûr voulu concilier nos aspirations et vos attentes, être à l’écoute, mais sans aller jusqu’à l’autocensure, et sans organiser cette distraction qui légitime tant le sentiment d’impuissance.